[Fumi Hiro Ruoma] Renkus.

Meneur de Jeu : Tsubaki
Image
Présentation : Jeu dans un univers mangas aux multiples possibilités

Modérateur : Tsubaki

Welvrin

[Fumi Hiro Ruoma] Renkus.

Message par Welvrin »

PREMIERE AVERSE

Même du milan
elle a lissé le plumage
première averse

Une rafale de vent
puis les feuilles se reposent

Mouillant son séant
au passage du ruisseau
elle va de grand matin
Pour écarter les blaireaux
les arcs de bambou sont tendus

Porte grillagée
de vigne vierge est couverte
et la lune du soir luit

A personne n'a donné
de ses fruits réputés

A l'encre de Chine
il se plaît à dessiner
au déclin d'automne

Agréables à porter
les chaussons de blanche maille

Tout autour de lui
cependant qu'il ne dit mot
est silencieux

Quand apparaît le village
la conque de midi sonne




LUNE DE L'ETE

Dans la rue marchande
ah ces odeurs qui se mêlent
lune de l'été

Qu'il fait chaud ah qu'il fait chaud
s'écrie-t-on de porte en porte

A peine deux fois
a-t-on desherbé voici
déjà les épis

La cendre il fait tomber
une sardine grillée

Dans ce coin perdu
l'on n'a jamais vu d'argent
ah quel embarras

Longues démesurément
les rapières par ici

Dans l'herbe touffue
les grenouilles vous font peur
pénombre du soir

Cherchant pousses de fuki
la lanterne s'est éteinte
L'éveil à la voie
s'est produit à la saison
des fleurs en bouton

Au temple de Byakko
rude est la vie en hiver





VOYAGE PARALLELE

les gris du printemps
au jour le jour et soudain
crocus puis tulipes

maison voisine à vendre
fête de ses quarante ans

ce gâteau aurait
autant de chandelles
qu'elle de cheveux blancs

l'herbe du sentier se relève
après le dernier voyageur

aucune lune
sur la rivière en crue
odeur de grand air

la lessive terminée
à refaire dans quelques jours


LIENS

Raison, affliction, chanson:
parfois supportables,
parfois non.
Parfois
sur un lac de voix
dans lequel flotte
le discernement.

Les voix surgissent
la nourriture remonte le courant
le poisson court
recette du Lanet : carpe à l' Aneth.
Tous dupes
tous pris au piège
nés du plat même
où on nous cuit.

Soucoupe satellite: oreille
contre le sol
creusant, fouillant
courant.
En déroute
les pieds ont un chant :
au moins la terre
danse...




AU PETIT MATIN

Au petit matin
sous la pluie
le pavé luisant
fait des moires

Dans les flaques
tremblent les maisons
plus claires

Plus mouillées les ombres
aux yeux des hiboux

Que c'est étrange Varja
la région va s'éveiller
toute noire de boue

La folie revient
on dirait une nuit
blanche

À travers les larmes
le sommeil en haillons
se mêle au jour
peu à peu




D'UNE SAISON A L'AUTRE

sous les pupitres
quelques boules de gomme
de l'année passée

tous mes nouveaux étudiants
les mêmes prénoms qu'avant

au calendrier
ce qui ne change jamais
c'est le nom des mois

tu pars à la mi-automne
tu reviendras en hiver

quand on se revoit
on parle de toi de moi
et non plus de nous

gratter le premier givre
avec des ongles trop courts
Répondre

Revenir à « Anima »