Sombre Histoire

[El Toto]

L’époque dorée de l’Avant se termina par le Grand cataclysme, un gigantesque bombardement de météorites doublé de tremblements de terre et raz de marées, qui leva un nuage de poussière noirâtre, empêchant le soleil d’illuminer la Terre. Epidémies, froid et agressions firent le tri parmi hommes et bêtes qui devinrent plus endurants... Sous quelques miraculeuses percées dans le Noir-nuage, les stallites, villes de lumières, accueillirent la population des Célestes. Les Adaptés, des hommes qui n’ont pas trouvé ces stallites, vivent encore dans l’épouvantable milieu qu’est l’Obscur, déformés, parfois mutés...

Pendant 200 ans, chaque stallite s’est cru seul havre de paix au monde, harcelé par les attaques des monstres corrompus de l’Obscur.
Cependant, religion et système social se sont développés un peu partout de manière similaire : Les Prôneurs, prêtres, érudits, diplomates et politiciens, portent la parole du Soleil-dieu, professant la lumière, la chaleur, le courage et l’ordre. Les Gardiens du feu assurent les tâches de miliciens, de soldats, d’armuriers et de
pompiers. Les Bâtisseurs, spécialisés dans la technologie renaissante, sont à la fois ingénieurs, inventeurs et chercheurs des savoirs enfouis de l’Avant. Les Nourrisseurs sont médecins, paysans, chasseurs et dresseurs. Les Fouineurs travaillent sur les chantiers ou projets des autres Castes nécessitant de la main d’œuvre peu qualifiée, en échange de nourriture, soins et logements ; certains préfèrent vivre de petits trafics plus ou moins illégaux.

Un jour, un homme, banni de son stallite, survécut dans l’Obscur et trouva la piste d’un autre stallite où il fut accueilli. De là, apparurent les Marcheurs, spécialistes de la survie dans l’Obscur, qui permirent aux stallites de communiquer entre eux. Pendant 100 ans, les Marcheurs arpentèrent les étendues désolées, les domptèrent et y moururent. Ils ramenaient nouvelles et légendes, ainsi que les rumeurs de l’Obscur : les Adaptés, les monstres et... la menace qui grandissait à l’Est. Les merveilles ramenées des ruines par les Marcheurs étaient étudiées et permirent d’incroyables progrès : les machines à vapeur firent leur apparition, de nouveau croisements de Rueg apparurent, et la médecine cessa d’être du bricolage...

Nous sommes en 314, le nombre de morts sur la route ne cesse d’augmenter ce qui inquiète de plus en plus les autorités des Stallites et leurs habitants...

[El Toto]

La légende du Phénix

Lorsque les ténèbres s’abattirent sur le monde, Solaar rassembla ses forces pour sauver l’humanité. A un enfant, il donna sa puissance et son pouvoir pour mener l’humanité vers Sa Lumière.

Écoutez son chemin des Cieux à la Terre, des Ténèbres à la Lumière, de la Chair à l’Essence…

L’enfant dut d’abord prendre conscience de son rôle cosmique et maitriser ses pouvoirs avant d’accomplir son destin. En cela, il fut assisté d’un sage, Myrkaln, qui était le Maître des oiseaux et qui guida le héros dans son initiation et ses épreuves. Lorsque le jour fut venu pour le Fils de Solaar d’accomplir sa destinée, Myrkaln lui montra le chemin du mont Vulc. Seul, armé de l’épée de Cristal et du Bouclier de Lumière, Phénix pénétra dans les entrailles de la terre brûlante où dormait Nux la terrible Dévoreuse, l’amante de l’Apocalypse.

Nux, son pendant des ténèbres pour l’affronter en un duel titanesque. Le monstre disposait de nombreux pièges pour égarer le Fils de Solaar, mais il ne put échapper à l’affrontement qui devait durer 100 jours. Alors que le Héros repoussait Nux vers le néant, celui-ci se métamorphosa en une femme d’une grande beauté pour le tenter. Abusé par ces illusions, le héros succomba et s’unit à la Bête.

De cet accouplement honni, naquirent 7 enfants corrompus par le monstre et condamnés à ne jamais recevoir les lumières de Solaar. Lui-même déchu, le Fils partagea le désespoir de ses enfants, jusqu’au jour où il se souvint des paroles de Myrkaln. Dés lors, il se consacra à la rédemption de sa descendance en lui enseignant son savoir. Un seul de ses enfants rejeta sa parole et resta auprès de Nux.

Le jour arriva où le Fils de Solaar sut que l’heure d’affronter son destin était arrivé. Pour éviter de succomber de nouveau aux suppliques de Nux, il se creva les yeux et s’extirpa du domaine de Nux, guidé par les Oiseaux de Myrkaln. Son ascension terminée, le héros trouva Nux et son rejeton maudit dominant les forges infernales de Vulc, sûrs de leur règne éternel. Alors le héros se précipita dans le gouffre en entrainant dans sa chute les deux monstres. Par ce geste, il purgea la terre de la semence maudite de Nux. Par son sacrifice, il apaisa Vulc pour en faire une source de Vie.

Alors Solaar lui offrit le salut, et son âme flamboyante s’éleva pour rejoindre son père. Dans son ascension, il déchira le Noir nuage et baigna ses six enfants pour les purifier, et leur montra le chemin du salut. Après ces nombreux exploits, le fils de Solaar et Myrkaln accomplirent le miracle qui donna naissance à Phénice, le Stallite Élu. D’abords égarés, les enfants de Phénix furent visités par les oiseaux de Myrkaln qui leur montrèrent le chemin.

Ainsi commença l’histoire de Phénice, sur les flancs de Vulc dompté, et sous la lumière de leur dieu. Élus de Solaar, ils vouèrent leur vie à continuer l’œuvre de leur père pour connaitre eux aussi l’ascension et enfin le rejoindre. Phénice est un havre d’où jaillira la lumière qui redonnera la vie à la terre.

[El Toto]

propos recueilli à la Halte de l’Ombre à Phénice, contre deux verres d’alcool de rueg auprès d’un marcheur Drönien

Hé Voulpeau! Tu me demandes si l’Appel de l’Obscur est un mythe, une légende, ou une réalité? Approche un peu que j’te cause dans l’creux d’loreille…

Foutreciel ! Tous les marcheurs confirmés connaissent ça, pour avoir vu un compagnon de marche touché par cette saloperie. Quand l’Obscur t’appelle, t’es obligé d’répondre, tu t’barre tout seul, souvent sans équipement, et tu files vers l’Est. Ceux qui partent, on les r’voit jamais… On a essayé d’en retenir un une fois, un certain Algar, je m’en rappelle encore !

Les yeux dans l’vague, à peine conscient de sa situation, et il commençait à devenir violent si on voulait l’arrêter. « L’Obscur m’appelle » a-t-il réussi à nous sortir une fois entre deux délires. Il semblait entendre ou voir quelque chose qui s’adressait à lui, un appel qu’on peut pas refuser. Incapable de le stopper, on l’a suivi pendant 3 jours… avant de rebrousser chemin, il semblait savoir où il allait… Il finira par se faire bouffer ou crever de faim. Son esprit est foutu. On a hésité à l’abattre finalement, on n’a pas eu l’coeur à ça.

Avec le temps, on pense savoir d’où ça peut venir: c’est un effet de la maladie de l’Obscur. Ça peut être la maladie lente et insidieuse qu’on chope en bouffant une bête difforme, comme la saloperie qu’on peut avoir chopper en étant blessé par une créature de l’Obscur ou certaines bêtes.

Ceux qui sont touchés par l’Obscur, deviennent finalement l’Obscur. On dit aussi que cette saloperie touche l’esprit quand on respire de l’Obscur qui est plus dense et sombre qu’ailleurs, ça s’insinue dans toi, et ça finit par t’remonter dans le crâne, t’rendant complétement dingue. Garde ton filtre vissé sur t’gueule si tu vois ça, même si on a chié dans ton filtre !

Le manque de Foi en la lumière, le manque de feu de camp… tout ça peut te la filer, c’te saloperie. Faut jamais rester trop longtemps dans le Noir, y a des trucs qui se manifestent et qui se fourrent dans ton crâne, mais la lumière ça t’protège. Avoir envie d’aller dans l’Obscur, c’est jamais bon. JAMAIS !

On ne sait pas trop quand ça se manifeste, au début, ça serait un simple murmure qui t’pousse à aller dans l’Obscur, et tu crois juste que c’est les Stallites qui te gonflent. Finalement, t’es déjà mort, et tu l’sais pas…

Vérole de Voulpe… ressers-moi donc un verre avant que j’me mette à chialer…

[El Toto]

A vous qui avez ourdi ces paysages fracturés pour dresser des hardes de ce sombre monde une géographie tourmentée.
Des courts chemins de vos destins tombés en lambeaux sont nées des cartes où les routes ont pour amers vos oripeaux.
Signés de votre sang des tracés nous offrent un monde.
Aux disparus en l’Obscur, tombés sur le poids de notre Rédemption, morts de s’être plongés dans l’asphyxie d’une nuit ancrées en écharde.
Aux morts en Marche: Vos dévotions attisent une farandole spectrale que cette procession ne vacille et augure de la résurrection des aveugles.