RIPIT ... after me !

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Welvrin

RIPIT ... after me !

Message par Welvrin »

Oraison ou à tort !


…..Et puis la Mort survient, soudaine, impitoyable, inattendue. Pas tout-à-fait inattendue - le fils se doutait bien que cela se finirait ainsi, mais quand même, pas si tôt. Le vieil homme est fauché par la mort, seul chez lui durant un week-end, mais un gars comme It, encore dans la pleine possession de ses moyens.... Le fils ne l'apprend qu'un ou 2 jours plus tard. D'ailleurs la date exacte du décès reste inconnue, tout comme la cause précise, du moins à l'heure où ces mots sont écrits. Le verdict est sans appel mais il n'est pas l'issue d'un procès mais d'un règlement de compte envers un sujet qui a ridiculisé le pouvoir en place en mettant le doigt sur ses faiblesses ( et sur la détente :p) En guise de certitudes, quelques suppositions plus ou moins floues. Il semble que le père avait tout prévu et laissé des instructions.
Savait-il qu'il allait mourir ? Etait-il comme ces éléphants qui - pressentant l'imminence de leur fin - entament le voyage vers leur ultime demeure ? Le retrouverait on dans la Force ? Assurément !
A-t-il souffert ? S'est-il senti mourir ? Eut-il conscience de cette vie qui l'abandonnait, de ce fluide vital qui coulait hors de lui comme le rosé de Corellia hors du cubi ? Et fit-il quoi que ce soit pour lutter, ou s'abandonna-t-il délibérément à la fatale étreinte de la Faucheuse, comme en accord avec la Force ? Nul ne le saurait jamais, probablement. Les morts aiment à emporter toujours quelque secret avec eux dans la tombe... Mais nous nous retrouverons immanquablement de l'autre coté mon ami !
Probablement n'eut-il pas conscience non plus de l'ultime et macabre cadeau qu'il laissait à son orphelin, tandis que son sang mêlé de rosé fuyait ses artères, puis ses autres fluides vitaux, conformément au protocole en vigueur chez les macchabées disciplinés. Papa-cadavre, te voilà qui te répand et macule la moquette de tes funestes humeurs ; tu n'en as jamais rien eu à foutre de qui se chargeait du ménage - "Maman" pendant des années, puis ton aide ménagère, et maintenant ton fils à qui échoit le plus abominable des nettoyages, celui là même qui vivra avec le souvenir de qui tu as été non pas pour eux mais pour nous ! Et pourtant tu savais critiquer la maison mal tenue des tiens, pointer du doigt le bordel et la crasse dans l' Ascendance, fustiger ses approximations de maître de maison... Le parralèle me fait sourire, tu n'est plus et je pense à toi en souriant, (comme quand je me rappelle t'avoir mis mal à l'aise dans cette situation ubuesque ou nous quittions nos pépettes et que tu semblait ravi de me revoir.... xD) et Toi qui n'as jamais tenu un balai ni passé une serpillière, et qui pensais probablement que le balai était une création chorégraphique contemporaine... Quel poète ! Chacun de tes tirs était une œuvre d'art, ca ne m'étonne pas de Toi...

Tu n'as pas conscience de cette pestilence infernale régnant dans la chambrette devenue sépulcre - on ne saurait t'en vouloir - mais quand même, as-tu idée de ce que provoque l'odeur effroyable de la mort sur l'esprit d'un vivant ? Sais-tu que même le pompier le plus aguerri ne peut affronter pareille abomination sans défaillir et en rester à tout jamais marqué, malgré le gel mentholé dont il aura pris la précaution d'oindre ses narines ? Devais-tu vraiment nous imposer jusqu'à la corruption de tes chairs ?

Marre de toutes ces conneries, mais pas le dernier pour les provoquer...

Je ne t'en veux pas, It, mon ami, mon frère, mon compère, mon compatriote et ma Némésis pendant toutes ces années, tu étais si réfléchi et pourtant si impulsif, ca m'a fait du bien de partager ce moment avec Toi, ca m'a soulagé des maux que nous endurons tous ici. Tu as fait ce que tu as pu pour élever, éduquer et offrir une vie acceptable aux tiens. Je prends le relais? Oh, il ne manqueront jamais de rien avec nous, sur le plan affectif tout du moins, pour le reste nous nous lancons vers de nouveaux horizons et comme disait un vieil ami de ma défunte Maître : Toujours en mouvement le futur est...
J'aurais préféré toutefois une vie plus modeste, des décisions moins dures mais un peu plus de tolérance et d'intérêt de la part des autres, de TOUS les autres, envers nous, mais surtout envers Toi, tu serais encore des nôtres. J'aurais aimé qu'ils s'intéressent à qui nous sommes réellement, au lieu de systématiquement critiquer et rejeter ce qu'ils ne comprenaient pas.
J'ai fini par comprendre : tu nous aimais certes - indéniablement. Mais tu nous aimais parce que nous étions ton fils, la chair de ta chair, ton épouse, tes compagnons d'arme, tes amis et en ce qui me concerne, tu aimais la personne à tes cotés pendant les coups durs que je n'ai jamais cessé d'être et non l'individu que je devenais à ton contact. Et j'ai fini par en faire autant, par ne plus t'aimer que de cet amour quasi obligatoire qu'imposent les liens de la fraternité du sang. L'homme que tu es devenu, c'est une autre affaire... Je n'approuve pas ce que tu as fait, mais j'ai un immense respect pour celui que tu as réussi à devenir, tu as fait énormément de bien et sauvé de nombreuses vies, j'aurais tant aimé pouvoir le crier à tous. Quelle ironie qu'ils aient choisi de retirer la vie à un homme exemplaire dans sa volonté inébranlable de se battre pour sauver la Galaxie entière à de nombreuses reprises. Nous allons connaître des lendemains difficiles face à un vieil ennemi, mais le plus dur sera de ressentir le vide que tu laisses en partant!

J'aurais adoré t'initier aux mystères de la Force, t'emmener pêcher dans les rivières des planètes que nous allons visiter ou même jouer a un jeu de shoot virtuel si tu avais voulu, ou mieux encore t'enseigner la magnifiscence du Code. J'aurais aimé te prêter mes livres, mes carnets, voir et revoir avec toi tout comme on matait les holopubs d'armement et films de guerre qui avaient grâce à tes yeux. J'aurais aimé faire passer un peu de ma Force en toi, t'aider à mettre un pied dans mon univers et te voir t'extasier sur des machines autres que tes armes désespérément inertes, mécaniques. J'aurais aimé te parler de LCD (Le Code Déviant), mon projet déviant, mon avorton d' oeuvre, te compter parmi mes plus fervents lecteurs, te voir rire à mes conneries, et t'étonner par mes talents de philosophe, d'iconoclaste et de scribouillarde - peut-être même sentir poindre chez toi un embryon de bonheur par instant. J'aurais aimé te savoir heureux de me savoir heureuse, de savoir ton fils et ta femme saufs et enfin libres et soutenir nos choix de vie même si tu ne les partageais pas. J'aurais aimé... T'aurais pas aimé, toi ?

Cesse d'interroger le silence, il ne te répondra pas. Sèche tes larmes de rosé, apaise ton tourment et fais ce que tu as à faire. Fais face, en homme. La vie est là, un peu derrière toi déjà, mais encore un peu devant aussi. Tu es seul, c'est vrai, mais ça c'est le revers de la médaille ; aujourd'hui et peut-être pour la 1ère fois de ta vie, tu es réellement libre !
Libre de faire tes choix, de mener ta barque comme tu l'entends, d'emprunter une voie différente de tes aînés. Libre de croire que l'argent et la réussite sociale ne sont pas les valeurs ultimes, et que le Bonheur se trouve ailleurs (comme la Vérité...).

Adieu, mon ami de toujours
.
Pardonne-moi ce sinistre épitaphe qui ne te rend pas grâce, mais tu sais, ici c'est les Cahiers-Décharge, mon espace de liberté, mon dépotoir à mots, à idées et à sentiments, et ce texte n'est pas un cri de vengeance ou de haine, mais une libération. Mes chers lecteurs voudront bien aussi me pardonner cette triste lecture que je leur offre et qui sera sans doute bien éloignée de leurs attentes et de ce à quoi je les ai accoutumés.

Pardonne-moi aussi de ne pas t'avoir donné de nouvelles pendant un mois entier, occupé que je l'étais à mes propres affaires, à mes propres tourments, et indisponible pour entendre les tiens et subir au passage tes reproches coutumiers. Tout comme je te pardonne de m'avoir mené la vie dure "pour mon bien", et tes faiblesses d'homme malade, rongé par la douleur inconsolable qui fut tienne ces derniers temps. J'ai failli à te soulager de cela, je m'en veux !

Repose en paix, où que tu sois. Va t'en dormir dans ton paradis qui n'est pas blanc mais couleur de corail, comme ce jus qui avait pour toi remplacé l'eau quand nous trinquions ensemble ; l'eau que t'interdisait ton médecin, à en croire ta blague favorite et récurrente qui ne me faisait plus rire depuis des éons. Puissent les fontaines de ton paradis t'abreuver de Whisky Correllien jusqu'à plus soif, puisses-tu nager dans des lacs de Liqueur d' Aldérande, t'ébattre dans des océans de bière Tarisienne. Puisses-tu y retrouver tes ancêtres! Probablement vous y rejoindrai-je moi-même quand mon heure aura sonné, menant mon bateau ivre sur un affluent du fleuve Force et tu me retrouveras avec tous nos amis sur la berge, à mon arrivée... Il n'y a pas de Mort, il n'y a que la Force... Mais tu le sais, cette noble lignée s'arrêtera avec moi, car je n'aurai pas de descendant. C'est la réalité qui s'impose à moi quand je regarde ton fils. Crois moi, je le considère donc comme le mien, une facon d'honorer ton souvenir certainement.



Puisses-tu surtout retrouver au détour d'un quelconque au-delà ce que tu es parti égoistement chercher seul. C'est déjà pas si mal ce qu'on a fait, le chemin parcouru ensemble, il faut croire que le pont était plus solide qu'on le croyait, et que tes coups de machette ne seront pas venus à bout des filins ténus.
Ouais, c'est déjà pas si mal... faut pas en demander trop non plus.

Bonne nuit mon Ami..

*** Taera laisse échapper malgré elle la bouteille de ses mains tandis que ses yeux se ferment lourds du poids de la perte d'un ami ***


R.I.P. IT.
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