Lore :
Publié : dim. 21 août 2022 19:29
LE MONDE DE THYLÉA
Thyléa se trouve au beau milieu d'un océan, au-delà des frontières du monde connu. Cette terre d’une grande beauté, inviolée et préservée de la civilisation depuis l'aube des temps, abrite des splendeurs antiques. On l’appelle parfois le Continent Oublié. Thyléa se compose d'une longue bande de terre centrale qui se termine par des péninsules étroites entourées de centaines d’îles. L'ensemble est cerné de tous côtés par une étendue marine, la mer des Secrets, qui s'étire sur des milliers de kilomètres. Le paysage de Thyléa est ponctué de ruines effondrées, de lagons scintillants et de statues colossales. Des bêtes immenses vagabondent dans les plaines tandis que des créatures féeriques hantent les sous-bois. Des tribus de centaures s'affrontent pour prendre le contrôle des steppes et des sauvages reptiliens se battent dans les archipels. Bien que Thyléa possède une longue histoire, la plupart des connaissances sur le passé sont tombées dans l'oubli. Au cœur de l'archipel se trouve la déesse-mère, transformée en arbre monde gigantesque, qui veille sur sa création. Elle aussi s'appelle Thyléa, car nul ne se souvient de son véritable nom. Elle a pour enfant Sydon et Luthéria, les Titans Jumeaux qui résident aux confins de l'océan, maîtres de tout ce qui vit sous le manteau du ciel infini.
L'HISTOIRE DE THYLÉA
L'ARRIVÉE DES MORTELS
Plusieurs siècles avant la fondation de Mytros, les mortels n'exerçaient aucun pouvoir sur les régions indomptées de Thyléa. Quand les elfes, les nains et les humains s'échouèrent sur ses rivages, leurs armes leur firent défaut et leur magie cessa de fonctionner. Maudits par les dieux, ils furent obligés de vivre comme des indigents parmi les peuples féeriques. Éprouvant de la curiosité pour ces réfugiés mystérieux, les nymphes et les satyres leur offrirent l'hospitalité, dès lors les étrangers fondèrent de nombreuses colonies de tailles modestes. En revanche, les centaures ne firent pas de quartier. Quant aux cyclopes, ils étaient connus pour dévorer les humains d'une bouchée. La vie à Thyléa était brève et violente pour les « intrus » venus de terres lointaines. À cette époque, les Titans Jumeaux étaient dotés de pouvoirs incommensurables qui n’avaient pas d’égal depuis l’aube des temps. On vénérait Sydon sous son aspect de Seigneur des Tempêtes, capable qu'il était d'invoquer des orages apocalyptiques de sa main droite et des séismes cataclysmiques de sa main gauche. Son épouse et sœur Luthéria avait, elle, tout pouvoir sur le domaine des rêves, et l'on raconte que sa voix redonnait vie aux défunts. Par crainte d'être anéantis, les colons mortels désespérés bâtirent des autels en l'honneur de Sydon et organisèrent des festivités pour célébrer Luthéria. Des milliers de sacrifices furent voués au Seigneur des Tempêtes et chaque repas s'accompagna de libations de vin pour contenter la Maîtresse des Rêves. Au départ, les jumeaux furent dubitatifs, mais avec le temps, ils se surprirent à apprécier la dévotion tenace de ces pitoyables exilés. En échange de leur piété, les titans prêtèrent des serments de protection aux mortels. Ces serments les mirent à l'abri des pires ravages causés par les centaures et les cyclopes. Les villages survécurent, mais demeurèrent à la merci des jumeaux. Et cette situation dura des siècles et des siècles.
L'ARRIVÉE DES SEIGNEURS DRAGONS
Un jour fatidique, de puissants dragons de bronze atteignirent les rivages de Thyléa, portant chacun sur son dos un champion du Vieux Monde. Il s'agissait des guerriers légendaires qu'on appelait les Seigneurs Dragons, annonciateurs d'un bouleversement qui allait changer à jamais l'histoire du
Continent Oublié. Quelques années à peine après leur arrivée, on assista à l’émergence de nombreuses cités, une demi-douzaine de petits royaumes se constituèrent aux abords des routes des régions occidentales. Les Seigneurs Dragons fondèrent de puissantes dynasties et les humbles mortels qui vivaient autrefois dans la crainte des titans laissèrent les temples à l'abandon et retrouvèrent leur fierté. Les Seigneurs Dragons devinrent un symbole d'espoir pour les populations tourmentées. Chaque fois qu'une bande de centaures ou de cyclopes rasait un village, ils rendaient coup pour coup. En dépit des hivers rudes, des étés torrides et des assauts incessants des peuples autochtones, les Seigneurs Dragons combattirent sans relâche et les mortels de Thyléa tinrent bon. Partout, les dragons étaient accueillis par des acclamations et des cris de joie. Quand les gens voyaient un reptile passer au-dessus de leur tête, ils saluaient leur sauveur. On composait des chants à leur gloire et on organisait des fêtes en leur honneur. Les dragons offraient un spectacle éblouissant, leurs écailles de bronze rayonnant comme un incendie. Une communauté qui recevait la visite d'un reptile était bénie ; jamais cité ne connut plus de bénédictions que Mytros. Mais les puissances qui régissaient Thyléa brûlaient de jalousie. Sydon et Luthéria, les Titans Jumeaux, enfants immortels de la déesse-mère, rassemblèrent de vastes armées pour anéantir la ville. Les Seigneurs Dragons ripostèrent en appelant tous les colons de Thyléa à s'unir pour mener un assaut généralisé sur les peuples autochtones.
C'est ainsi que commença la Première Guerre.
LA PREMIÈRE GUERRE
Les récits sur la Première Guerre, qui se sont transmis au fil des siècles sous forme de parchemins friables et de tapisseries rongées, demeurent flous. Ce qui est sûr, c'est que le conflit provoqua l'exil des peuples autochtones. Les centaures battirent en retraite dans les steppes, tandis que les satyres fuirent au fond des bois. L'ancienne civilisation cyclopéenne des gygans fut anéantie, ne laissant derrière elle que les ruines croulantes de ses villes ravagées. La victoire préleva un lourd tribut : à la fin du conflit, les derniers des dragons périrent en défendant la cité qu'ils chérissaient. Bien que les Seigneurs Dragons comptent parmi les grands héros du passé, leurs nobles compagnons firent aussi l'objet d'un culte et devinrent des esprits gardiens. Le sang de leur sacrifice imprègne les pierres de Mytros et, aujourd'hui encore, on dit que la ville rayonne comme le bronze au coucher du soleil. Toutefois, l'apparition des Cinq Dieux fut sans doute le plus grand miracle de ce temps. Ces êtres immortels descendirent des cieux quand les combats tournèrent en défaveur des Seigneurs Dragons.
Selon certains, il s’agissait d’une manifestation du désir de Thyléa en personne de protéger ses enfants immigrés. Ces figures prirent la forme d'hommes et de femmes mortels dont les yeux brillaient d'une flamme divine. Chacune de ces nouvelles divinités détenait une partie du pouvoir qui échoyait autrefois aux titans. Pythor, le Seigneur des Batailles, prit la tête des centurions de Mytros jusqu'à ce que les armées des peuples autochtones se débandent après une série de terribles combats. Lorsque l'ultime lance perça le cœur du roi gygan, les Cinq Dieux sombrèrent dans la torpeur, peut-être pour recouvrer leurs forces. Selon toute vraisemblance, la ville était sauvée. Cependant, Sydon et Luthéria jurèrent de se venger. Les montagnes tremblèrent, les mers bouillonnèrent de rage et des cauchemars à glacer le sang fondirent sur les troupes mortelles. La colère des titans fut telle que leur châtiment faillit briser les fondations du continent. Finalement, Mytros, la déesse de l'aube, se sacrifia et rejoignit les cieux pour sauver sa cité chérie de la destruction.
LE SERMENT DE PAIX
Comme ils avaient perdu leurs montures, les Seigneurs Dragons réquisitionnèrent une flotte de navires de guerre et prirent la mer. Le bâtiment le plus imposant baptisé l'Ultros était dirigé par Estor Arkelander. On raconte qu'il navigua dans les profondeurs des Enfers, où Luthéria sommeille sur son trône de diamants. Les autres Seigneurs Dragons auraient gravi Praxys, la Tour de Sydon, d'où le Seigneur des Tempêtes voit tout. Nombreux sont les chants qui content les épreuves et les périls des Seigneurs Dragons, mais peu de gens savent ce qu'il advint véritablement d'eux lors de leur dernier voyage dans la mer des Secrets. Les prêtres de Mytros guettèrent les signes annonciateurs d’une apocalypse imminente. La nuit du solstice d'hiver, tandis que la fin de Thyléa semblait proche, les flots bouillonnants se calmèrent sans crier gare et les cauchemars cessèrent. Quelques jours plus tard, un navire noir pénétra dans le port de Mytros, jonché des cadavres des Seigneurs Dragons.
Le capitaine en était Damon, puissant sorcier qui avait servi les chevaucheurs de dragons durant la Première Guerre. Bien qu'il fût mortellement blessé, il ne prononça pas une seule parole. Il porta trois artefacts précieux au Temple des Cinq, puis disparut sur son bateau avec les corps et les armes de ses maîtres défunts. Parmi les trésors que possédait Damon se trouvait un rouleau de parchemin sur lequel était rédigé le Serment de Paix. Ce fut le point de départ de grandes réjouissances. Sydon et Luthéria avaient juré de faire cesser les représailles contre les mortels pendant cinq cents ans, à condition que les sacrifices quotidiens aux titans reprennent et que leurs temples soient restaurés et honorés.
DE NOS JOURS
Le Serment de Paix a triomphé pendant cinq siècles, une période qui fut propice au développement des peuples mortels. La cité de Mytros devint une immense métropole protégée par les deux colosses, phares de civilisation sur les rivages d'une frontière obscure. De nouveaux colons traversèrent la mer des Secrets, la population des humains, des nains et des elfes augmenta. Les derniers Seigneurs Dragons se firent couronner rois et établirent des dynasties pour gouverner les villes qui fleurissaient à travers le continent. Alors que le culte des Cinq se répandait, le pouvoir des dieux sur les terres et les océans s'accrut, jusqu'à ce que chaque village s'enorgueillît des autels qu'il élevait à Volkan ou Pythor, et que la domination de Sydon et Luthéria disparût peu à peu des mémoires. Les Cinq Dieux adoraient leur peuple et faisaient en sorte de le côtoyer dès qu'ils en avaient l'occasion. Cinq siècles peuvent sembler une éternité pourtant, le temps file et la période de paix touche à sa fin.
Thyléa se trouve au beau milieu d'un océan, au-delà des frontières du monde connu. Cette terre d’une grande beauté, inviolée et préservée de la civilisation depuis l'aube des temps, abrite des splendeurs antiques. On l’appelle parfois le Continent Oublié. Thyléa se compose d'une longue bande de terre centrale qui se termine par des péninsules étroites entourées de centaines d’îles. L'ensemble est cerné de tous côtés par une étendue marine, la mer des Secrets, qui s'étire sur des milliers de kilomètres. Le paysage de Thyléa est ponctué de ruines effondrées, de lagons scintillants et de statues colossales. Des bêtes immenses vagabondent dans les plaines tandis que des créatures féeriques hantent les sous-bois. Des tribus de centaures s'affrontent pour prendre le contrôle des steppes et des sauvages reptiliens se battent dans les archipels. Bien que Thyléa possède une longue histoire, la plupart des connaissances sur le passé sont tombées dans l'oubli. Au cœur de l'archipel se trouve la déesse-mère, transformée en arbre monde gigantesque, qui veille sur sa création. Elle aussi s'appelle Thyléa, car nul ne se souvient de son véritable nom. Elle a pour enfant Sydon et Luthéria, les Titans Jumeaux qui résident aux confins de l'océan, maîtres de tout ce qui vit sous le manteau du ciel infini.
L'HISTOIRE DE THYLÉA
L'ARRIVÉE DES MORTELS
Plusieurs siècles avant la fondation de Mytros, les mortels n'exerçaient aucun pouvoir sur les régions indomptées de Thyléa. Quand les elfes, les nains et les humains s'échouèrent sur ses rivages, leurs armes leur firent défaut et leur magie cessa de fonctionner. Maudits par les dieux, ils furent obligés de vivre comme des indigents parmi les peuples féeriques. Éprouvant de la curiosité pour ces réfugiés mystérieux, les nymphes et les satyres leur offrirent l'hospitalité, dès lors les étrangers fondèrent de nombreuses colonies de tailles modestes. En revanche, les centaures ne firent pas de quartier. Quant aux cyclopes, ils étaient connus pour dévorer les humains d'une bouchée. La vie à Thyléa était brève et violente pour les « intrus » venus de terres lointaines. À cette époque, les Titans Jumeaux étaient dotés de pouvoirs incommensurables qui n’avaient pas d’égal depuis l’aube des temps. On vénérait Sydon sous son aspect de Seigneur des Tempêtes, capable qu'il était d'invoquer des orages apocalyptiques de sa main droite et des séismes cataclysmiques de sa main gauche. Son épouse et sœur Luthéria avait, elle, tout pouvoir sur le domaine des rêves, et l'on raconte que sa voix redonnait vie aux défunts. Par crainte d'être anéantis, les colons mortels désespérés bâtirent des autels en l'honneur de Sydon et organisèrent des festivités pour célébrer Luthéria. Des milliers de sacrifices furent voués au Seigneur des Tempêtes et chaque repas s'accompagna de libations de vin pour contenter la Maîtresse des Rêves. Au départ, les jumeaux furent dubitatifs, mais avec le temps, ils se surprirent à apprécier la dévotion tenace de ces pitoyables exilés. En échange de leur piété, les titans prêtèrent des serments de protection aux mortels. Ces serments les mirent à l'abri des pires ravages causés par les centaures et les cyclopes. Les villages survécurent, mais demeurèrent à la merci des jumeaux. Et cette situation dura des siècles et des siècles.
L'ARRIVÉE DES SEIGNEURS DRAGONS
Un jour fatidique, de puissants dragons de bronze atteignirent les rivages de Thyléa, portant chacun sur son dos un champion du Vieux Monde. Il s'agissait des guerriers légendaires qu'on appelait les Seigneurs Dragons, annonciateurs d'un bouleversement qui allait changer à jamais l'histoire du
Continent Oublié. Quelques années à peine après leur arrivée, on assista à l’émergence de nombreuses cités, une demi-douzaine de petits royaumes se constituèrent aux abords des routes des régions occidentales. Les Seigneurs Dragons fondèrent de puissantes dynasties et les humbles mortels qui vivaient autrefois dans la crainte des titans laissèrent les temples à l'abandon et retrouvèrent leur fierté. Les Seigneurs Dragons devinrent un symbole d'espoir pour les populations tourmentées. Chaque fois qu'une bande de centaures ou de cyclopes rasait un village, ils rendaient coup pour coup. En dépit des hivers rudes, des étés torrides et des assauts incessants des peuples autochtones, les Seigneurs Dragons combattirent sans relâche et les mortels de Thyléa tinrent bon. Partout, les dragons étaient accueillis par des acclamations et des cris de joie. Quand les gens voyaient un reptile passer au-dessus de leur tête, ils saluaient leur sauveur. On composait des chants à leur gloire et on organisait des fêtes en leur honneur. Les dragons offraient un spectacle éblouissant, leurs écailles de bronze rayonnant comme un incendie. Une communauté qui recevait la visite d'un reptile était bénie ; jamais cité ne connut plus de bénédictions que Mytros. Mais les puissances qui régissaient Thyléa brûlaient de jalousie. Sydon et Luthéria, les Titans Jumeaux, enfants immortels de la déesse-mère, rassemblèrent de vastes armées pour anéantir la ville. Les Seigneurs Dragons ripostèrent en appelant tous les colons de Thyléa à s'unir pour mener un assaut généralisé sur les peuples autochtones.
C'est ainsi que commença la Première Guerre.
LA PREMIÈRE GUERRE
Les récits sur la Première Guerre, qui se sont transmis au fil des siècles sous forme de parchemins friables et de tapisseries rongées, demeurent flous. Ce qui est sûr, c'est que le conflit provoqua l'exil des peuples autochtones. Les centaures battirent en retraite dans les steppes, tandis que les satyres fuirent au fond des bois. L'ancienne civilisation cyclopéenne des gygans fut anéantie, ne laissant derrière elle que les ruines croulantes de ses villes ravagées. La victoire préleva un lourd tribut : à la fin du conflit, les derniers des dragons périrent en défendant la cité qu'ils chérissaient. Bien que les Seigneurs Dragons comptent parmi les grands héros du passé, leurs nobles compagnons firent aussi l'objet d'un culte et devinrent des esprits gardiens. Le sang de leur sacrifice imprègne les pierres de Mytros et, aujourd'hui encore, on dit que la ville rayonne comme le bronze au coucher du soleil. Toutefois, l'apparition des Cinq Dieux fut sans doute le plus grand miracle de ce temps. Ces êtres immortels descendirent des cieux quand les combats tournèrent en défaveur des Seigneurs Dragons.
Selon certains, il s’agissait d’une manifestation du désir de Thyléa en personne de protéger ses enfants immigrés. Ces figures prirent la forme d'hommes et de femmes mortels dont les yeux brillaient d'une flamme divine. Chacune de ces nouvelles divinités détenait une partie du pouvoir qui échoyait autrefois aux titans. Pythor, le Seigneur des Batailles, prit la tête des centurions de Mytros jusqu'à ce que les armées des peuples autochtones se débandent après une série de terribles combats. Lorsque l'ultime lance perça le cœur du roi gygan, les Cinq Dieux sombrèrent dans la torpeur, peut-être pour recouvrer leurs forces. Selon toute vraisemblance, la ville était sauvée. Cependant, Sydon et Luthéria jurèrent de se venger. Les montagnes tremblèrent, les mers bouillonnèrent de rage et des cauchemars à glacer le sang fondirent sur les troupes mortelles. La colère des titans fut telle que leur châtiment faillit briser les fondations du continent. Finalement, Mytros, la déesse de l'aube, se sacrifia et rejoignit les cieux pour sauver sa cité chérie de la destruction.
LE SERMENT DE PAIX
Comme ils avaient perdu leurs montures, les Seigneurs Dragons réquisitionnèrent une flotte de navires de guerre et prirent la mer. Le bâtiment le plus imposant baptisé l'Ultros était dirigé par Estor Arkelander. On raconte qu'il navigua dans les profondeurs des Enfers, où Luthéria sommeille sur son trône de diamants. Les autres Seigneurs Dragons auraient gravi Praxys, la Tour de Sydon, d'où le Seigneur des Tempêtes voit tout. Nombreux sont les chants qui content les épreuves et les périls des Seigneurs Dragons, mais peu de gens savent ce qu'il advint véritablement d'eux lors de leur dernier voyage dans la mer des Secrets. Les prêtres de Mytros guettèrent les signes annonciateurs d’une apocalypse imminente. La nuit du solstice d'hiver, tandis que la fin de Thyléa semblait proche, les flots bouillonnants se calmèrent sans crier gare et les cauchemars cessèrent. Quelques jours plus tard, un navire noir pénétra dans le port de Mytros, jonché des cadavres des Seigneurs Dragons.
Le capitaine en était Damon, puissant sorcier qui avait servi les chevaucheurs de dragons durant la Première Guerre. Bien qu'il fût mortellement blessé, il ne prononça pas une seule parole. Il porta trois artefacts précieux au Temple des Cinq, puis disparut sur son bateau avec les corps et les armes de ses maîtres défunts. Parmi les trésors que possédait Damon se trouvait un rouleau de parchemin sur lequel était rédigé le Serment de Paix. Ce fut le point de départ de grandes réjouissances. Sydon et Luthéria avaient juré de faire cesser les représailles contre les mortels pendant cinq cents ans, à condition que les sacrifices quotidiens aux titans reprennent et que leurs temples soient restaurés et honorés.
DE NOS JOURS
Le Serment de Paix a triomphé pendant cinq siècles, une période qui fut propice au développement des peuples mortels. La cité de Mytros devint une immense métropole protégée par les deux colosses, phares de civilisation sur les rivages d'une frontière obscure. De nouveaux colons traversèrent la mer des Secrets, la population des humains, des nains et des elfes augmenta. Les derniers Seigneurs Dragons se firent couronner rois et établirent des dynasties pour gouverner les villes qui fleurissaient à travers le continent. Alors que le culte des Cinq se répandait, le pouvoir des dieux sur les terres et les océans s'accrut, jusqu'à ce que chaque village s'enorgueillît des autels qu'il élevait à Volkan ou Pythor, et que la domination de Sydon et Luthéria disparût peu à peu des mémoires. Les Cinq Dieux adoraient leur peuple et faisaient en sorte de le côtoyer dès qu'ils en avaient l'occasion. Cinq siècles peuvent sembler une éternité pourtant, le temps file et la période de paix touche à sa fin.